Cloud computing :

les pieds sur terre, les données dans les nuages

Il n’y a pas si longtemps, il valait mieux avoir les pieds sur terre que la tête dans les nuages. Désormais, la mode est pourtant bien de stocker ses données, son cerveau virtuel donc, dans les nuages.

In the sky ? C’est une image bien-sûr, le cloud computing illustre simplement le principe de traiter, créer, échanger ou encore stocker les données sur des serveurs décentralisés de l’entreprise ou du domicile. Intérêt : le propriétaire des données évite ainsi les coûteux investissements liés à l’acquisition de serveurs locaux.

En réalité, le cloud est largement répandu depuis des années. Lorsqu’ils consultent le moteur de recherche Google ou téléchargent une vidéo sur YouTube, les internautes sollicitent de gigantesques « data centers ». À Ghlin dans le Hainaut belge, Google termine d’ailleurs la construction de son dernier bébé du genre, un gigantesque investissement de 600 millions d’euros.

Gmail, la célèbre messagerie de Google ou Spotify ou Deezer ou encore votre banquier préféré fonctionnent de la même manière. La nouveauté désormais c’est que le principe du cloud s’ouvre aux PME et aux particuliers. Intérêt ? L’accès aux données personnelles est possible depuis n’importe quel ordinateur connecté à Internet. Le cloud permet en outre leur synchronisation sur plusieurs appareils (ordinateur fixe, tablette, smartphone…). Un identifiant et un mot de passe « suffisent » pour récupérer, modifier ou transférer les données. Le tout en créant un vrai business du cloud dont se sont emparés les grands opérateurs du net (Google, Apple, Microsoft…), des télécommunications ou des entreprises spécialisées. On vend aujourd’hui une part de « cloud » comme naguère une extension de disque dur ou un serveur. On vend aussi l’utilisation possible d’un programme sophistiqué à l’heure, à la journée…

Pour séduisant qu’il soit, le cloud computing comporte cependant une part non négligeable de risques.

Le premier est très simplement technique : le cloud est profondément dépendant de l’Internet. Pas de câble ADSL, pas de wi-fi ou pas de réseau mobile 3G ? Pas d’accès aux données ! Il faut une connexion Internet solide et stable pour profiter pleinement du système.

Le second tient lui-aussi à la technologie : des appareils anciens pourraient un jour ne plus pouvoir récupérer un certain nombre de données.

Enfin, l’ultime risque du cloud tient à des questions de sécurité. Panne de serveur, utilisation malveillante des données stockées par l’hébergeur, sort réservé aux données en cas de faillite du propriétaire ou du gestionnaire, lieu de stockage éthiquement discutable… Il en va du cloud comme de bien d’autres matières. On ne confie pas son argent ou sa progéniture à des personnages douteux, pourquoi dès lors le ferait-on avec ses données ? Mieux vaut donc demander à l’hébergeur de montrer patte blanche en ce qui concerne la sécurité, la compatibilité, le suivi des données et, last but not least, le lieu où elles seront stockées. Car d’un point de vue strictement légal c’est la législation du pays de l’hébergeur qui s’applique en cas de litige, pas celle du propriétaire. Un patron averti…